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Est-il encore besoin de décliner l’extraordinaire palette de Félix Vallotton (1865-1925) ? Peintre, décorateur, dessinateur, graveur, (et même écrivain, si l’on y songe), d’une indépendance farouche, maître d’une oeuvre inclassable. C’est d’abord l’art de la gravure, dès 1891, qui lui apportera la notoriété. Rapidement, les contributions s’accumulent pour illustrer livres et revues. Dans le sillage de La Revue blanche, Alexandre Natanson crée un hebdomadaire politique et satirique Le Cri de Paris, dont Félix Vallotton illustre régulièrement les couvertures. Nombre d’entre elles sont réunies ici, où l’on retrouve la maîtrise du graveur, dans ces subtiles compositions de noirs et de blancs, de vides et de pleins, qui nous laissent découvrir des scènes de la vie d’où déborde la douce et railleuse ironie que l’oeil de Félix Vallotton sut poser sur le monde. Un maître en gravure, à propos duquel l’historien de l’art J Meier-Graefe a sans nul doute raison d’écrire Vallotton a tant fait pour la gravure sur bois qu’il pourrait de gaité de coeur renoncer à l’ambition d’être mentionné aussi en sa qualité de peintre.