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Ce livre est un martyrologue et l'on devine aisément ce qu'il a dû en coûter à Bernard Antony de l'écrire. Mais sa publication est d'abord la conséquence d'un étrange silence de notre nomenklatura. Pratiquement personne n'a jugé utile d'évoquer ce funèbre centenaire de 1917. Ces plus de cent millions de victimes n'ont, pour ainsi dire, pas existé. Elles n'existent pas, en tout cas, dans le débat public français. La caste dirigeante de notre malheureux pays n'a, en réalité, pas rompu en profondeur avec le totalitarisme marxiste-léniniste. Or, parmi les deux grands totalitarismes du XXe siècle, il serait pour le moins baroque de prétendre que le national-socialisme est le plus actuel : c'est bien le communisme et non le nazisme qui tient, toujours, sous son joug un bon cinquième des habitants de notre planète. Et puis, si l'on s'insurge à raison contre les atrocités national-socialistes, pourquoi donc "oublier" commodément que c'est la Tchéka stalinienne qui apprit à ses soeurs cadettes de la SS et de la Gestapo comment imposer la terreur de masse ? Tout se passe comme si, pour les gens qui prétendent nous gouverner, il y avait des assassinats et des génocides compréhensibles et justifiables. Il est vrai que, derrière ce "deux poids, deux mesures", on trouve l'une des plus belles réussites de la propagande marxiste-léniniste. Cette dernière est parvenue à imposer l'idée qu'être anti-communiste, c'était être fasciste. C'est évidemment faux. Mais on ne résiste pas à la propagande sans connaître précisément son ennemi. C'est pourquoi cet ouvrage est important. Et c'est pourquoi il faut absolument, non pas seulement le lire, mais aussi le faire lire. C'est une arme, pour la guerre idéologique que nous avons, aujourd'hui encore, à mener contre les totalitarismes actuels - et, hélas, le communisme en est un.