Biographie de François Laut
Passé par les prestigieuses résidences de la Villa Medicis à Rome et de la Villa Kujoyama à Kyoto, Lin Delpierre, né en 1962, court les continents et leurs mégapoles. Nourri de littérature (un premier livre sur Pavese), poète ouvert sur les arts (un de ses textes inspirera un compositeur de l'Ircam), il invente son écriture photographique de la passante, sérielle, où la forme des corps féminins et le décor urbain tressent des correspondances délicates et insolites.
De Berlin à Bamako, de Bombay à Buenos-Aires, entre autres, arpentant inlassablement un quartier choisi avec soin, à distance de bras et dans la mobilité d'un Leica, ce sont des "effractions intimes" qu'il opère, souvent déclinées en tryptiques associant aux personnes des lieux sans figures. On retrouve la série et l'énergie physique dans son travail sur Courbet effectué dans le temps long de la chambre grand format, au travers de paysages qui ne se livrent pas aisément, mais où Delpierre cherche ici comme ailleurs, la douceur autant que l'apreté, loin de toute identification trop romantique ou réaliste.
François Laut, né en 1953, publie depuis une vingtaine d'années des fictions, certaines autobiographiques, dont le coeur est la relation à ce beau nom de l'Ailleurs et le renouvellement continu de la lecture du monde qu'il suscite, dans les régions lointaines où il a vécu et enseigné (Mexique, Japon, Corée) comme dans les régions proches et familières (Paris, la Haute-Savoie de son enfance), l'étrangeté pouvant surgir dès les premiers pas, cela dépend du regard.
Comme Nicolas Bouvier, dont il a raconté la vie, il voyage pour écrire. D'une galerie de Montevideo à un livre sur Seoul (Seoul compact, La Maison chauffante, 2011), les regards qu'il a portés avec son complice photographe Lin Delpierre, sur la représentation des métropoles, se posent aujourd'hui dans le Jura, sur la réinterprétation des paysages et les parcours d'un artiste aimé pour sa puissance et son engagement.
François Laut a publié : Aï (l'amour), Le Serpent à plumes,1994 ; Temps variable, Le Serpent à plumes,1995 ; Révolutions, Le Serpent à plumes, 1998 ; Pari capital, Le Laquet, 2000 ; Tête plongeante, Le Serpent à plumes, 2002 ; Tohu-bahut, Le Rocher, 2006 ; Nicolas Bouvier, l'oeil qui écrit, Payot, 2008, 3e éd. Petite bibliothèque Payot, 2018 ; Il Faudra repartir (voyages inédits de Nicolas Bouvier présentés par l'auteur), Payot 2012, 3e éd.
Petite bibliothèque Payot, 2015 ; Monsieur Tout-Blanc, Atelier des Cahiers, 2011.