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Notre société contemporaine qui met en exergue la notion d'État de droit est pourtant marquée par une extension du champ de la violence qui y revêt différentes formes, du terrorisme politique aux " violences urbaines ", ce terrorisme du quotidien. Or, la violence trouve aisément sa place là où le droit fait défaut et où la loi est faible car elle se nourrit d'anomie, d'anémie et d'anarchie. Aussi la démocratie moderne ne doit-elle point hésiter à opposer la force à la violence car, entre elles, il y a la même différence qu'entre la légitime défense et la vengeance. Contrairement à certaines théories délétères, la violence n'est jamais source de droit mais toujours source d'injustice. Elle se révèle même comme une négation de la primauté du droit et comme une contestation de son rôle de moteur de la convivialité. Il y a incompatibilité entre la violence et le droit parce que la violence est le refus du pacte social et le rejet d'autrui traité comme une chose et non comme une personne.