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Il y a une réalité de la violence ou du moins des gestes qui se donnent pour la réalité de la violence. Il s'agit de la criminalité, de la terreur d'Etat, des barbaries commises par des paramilitaires ou encore des coups et blessures dans le couple. Pour d'autres, les actions collectives qui transgressent et bravent les règles des institutions sont violentes. Même au-delà de ces manifestations spectaculaires, la violence est une intrusion fracassante qui déchire le cours des choses. La violence n'est-elle pas précisément ce geste, cette situation, cet événement qu'on ne comprend pas et qui produit une suspension de sens? N'est-elle pas aussi ce qui, pour raconter cet événement, pousse obstinément à une quête de sens? La violence se raconte, elle nomme, elle est dans tous les récits. Elle annule le sens, elle le déplace de force, elle le renouvelle ou elle s'accroche à un sens donné, elle est prise par l'urgence. Ainsi, la violence n'est ni dans l'ordre, ni dans le désordre, elle force le politique à se définir autrement. Elle est dans les mots, dans leur usage, dans leur puissance de nommer, dans des fragments de pensée qui à un moment se condensent. L'empire de la violence est dans les imaginaires. C'est à partir du parler ordinaire, des romans, des discours politiques, des récits d'actions collectives que la vingtaine d'auteurs de ce livre appartenant à un même groupe de recherche (Groupe de recherche sur les imaginaires politiques en Amérique latine, GRIPAL-Montréal) cernent la violence dans l'imaginaire latino-américain. Dans ce livre, la Colombie, Haïti, le Brésil, le Pérou, l'Argentine, le Venezuela, la Bolivie, le Mexique, l'Amérique centrale, et même le Chili, sont explorés résolument au-delà de la paranoïa des classes moyennes latino-américaines et des touristes étrangers.
André Corten est professeur titulaire de science politique et d'analyse du discours à l'Université du Québec à Montréal. Anne-Elisabeth Côté, maître en science politique, a été coordonnatrice du GRIPAL en 2006-2007.