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La tragédie des communs se pose lorsque l'utilisation d'un bien est commune et qu'il aura tendance à être sur-utilisé. Mais que se passe-t-il lorsque ce bien est l'eau dans un bassin dont dépendent trois pays ? Et que se passe-t-il lorsque la situation géopolitique rend peu probable la possibilité d'une gouvernance commune interétatique ? Nous prenons dans cet ouvrage le cas du bassin SASS, entre la Tunisie, l'Algérie et la Lybie et envisageons les différents modes possibles de gouvernance de l'eau. Nous apportons plus particulièrement une idée qui nous semble prometteuse : que des experts internationaux, forts de la connaissance technique et économique, puissent trouver la solution. Par une double enquête de type ethnographique, d'abord avec une plongée dans le laboratoire des experts, puis au plus près de la gestion de l'eau dans des oasis tunisiennes, nous évaluons la performativité du modèle des experts. Nous constatons une certaine performativité dans les oasis modernes mais beaucoup de résistance dans les plus traditionnelles. Même si le modèle des experts, qui repose sur les prix du marché, permettait d'atténuer la tragédie des communs, il conduirait à une autre tragédie : celle de la fin d'une forme de vie, un mode de vie paysan, vécu par une large population, faisant partie du patrimoine de l'humanité. De tragédie en tragédie, seule une heuristique de la peur, comme le propose H. Jonas, pourrait amener à inventer en commun des solutions dignes et soutenables pour la gestion de l'eau.
Azza Bchir est docteur en sciences de gestion de l'Université Paris-Saclay et enseignante universitaire. Elle s'intéresse depuis dix ans à la gouvernance de l'eau et à l'approche ethnographique en Afrique du nord.