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La vision que l'on a communément de l'Empire romain sous le régime du Principat est souvent celle d'un vaste ensemble pacifié et dirigé par une puissance unique et souveraine, d'où toute menace aurait été écartée grâce à l'oeuvre fondatrice d'Auguste. Cette image, quoique réductrice, n'est pas fausse en soi. Mais qu'en est-il de l'ordre intérieur, au jour le jour et en temps de paixA ? Quels sont les facteurs d'insécurité pouvant perturber l'ordre public à l'intérieur des provincesA ? Comment les provinciaux sont-ils protégés des méfaits des voleurs, des meurtriers et des bandits isolés, ainsi que des attaques de brigands, toutes choses que la pacification augustéenne de l'Empire n'a pu faire disparaître ? En bref, comment Rome gère-t-elle la sécurité publique au sein de son Empire ? Et dans cette tâche, quelles parts sont-elles dévolues à l'armée, aux gouverneurs des provinces, aux populations locales, aux cités, aux particuliersA ? C'est à telles questions que tente de répondre cette étude, pour une partie précise de l'Empire, à savoir les provinces d'Asie Mineure, dans lesquelles l'armée romaine est peu présente et où les villes grecques connaissent une organisation civique fortement développée et jouissent par tradition d'une large autonomie municipale. En examinant les diverses institutions chargées de garantir la sécurité publique dans l'Anatolie romaine et en analysant l'interaction entre les structures impériales, provinciales et municipales mises en oeuvre à cette fin, ce travail cherche à éclairer l'organisation interne de l'empire de Rome et les rapports existants entre les autorités centrales et les communautés locales.