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Le rapport des réformés à la fiction a pu être jugé uniformément critique, en cohérence avec le principe de la sola scriptura et le rejet, dans certains courants protestants, des images comme supports du culte. La virulence du Traité des scandales de Calvin contre les "contes" de Rabelais ou l'invitation de l'Uranie de Du Bartas à "laiss[er] à part [les] fables surannées" témoignent, de fait, d'une vive méfiance à l'égard d'un usage "mensonger" de l'écriture, qui inciterait à s'éloigner de l'essentiel et à se disperser dans un labyrinthe d'images immorales. Ce volume collectif entend montrer ce que cette doxa peut avoir de réducteur, en considérant dans leur diversité les attitudes des réformés par rapport à la fable, le prestige de certaines fictions chez les grands Réformateurs, le rôle de la fiction dans la pédagogie et la prédication réformées, ou encore la place que la mythologie continue d'occuper chez les poètes protestants, malgré leur volonté de promouvoir une poésie de vérité.