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La chanson de la Prise de Cordres et de Sebille narre les exploits en terre sarrasine du plus jeune des fils d’Aymeri de Narbonne, Guibert d’Andrenas. Travaillant habilement sa matière, le poète a su différer avec brio le duel final – qui voit le triomphe de l’Aymeride sur le monstrueux Sarrasin Butor – en plaçant au centre de sa chanson les aventures guerrières et amoureuses d’un neveu du héros, Bertrant. Le poème, alliant de cette façon exigences épiques et apports romanesques, est un bon représentant de l’évolution que subit la chanson de geste au XIIIe siècle. On retrouve également dans la Prise de Cordres tout ce qui fait le succès des chansons du Cycle de Guillaume d’Orange : des scènes de violence guerrière où se distinguent les chevaliers valeureux, des situations courtoises montrant la naissance de l’amour, des conflits de générations mettant en péril l’harmonie de la famille, une peinture nuancée du monde sarrasin. Le tout ponctué par les commentaires tour à tour émus ou incisifs d’un poète qui sait animer son récit pour le rendre plus séduisant encore. La narration est alerte, rapide et évolue d’une péripétie à l’autre en faisant l’économie des répétitions et des ressassements lyriques traditionnels. L’efficacité du récit est accrue par l’influence de quelques figures marquantes : Nubie, la belle Sarrasine à l’esprit d’entreprise et à l’ironie féroce, Baufumé, le converti fidèle et plein de ressources, sans oublier les membres de la Geste, Guillaume, Hernaut, Aÿmer… Si les thèmes restent traditionnels, la narration plus nerveuse, l’action plus dense et la palette des sentiments exploités font de la Prise de Cordres un texte plaisant, mettant en oeuvre une esthétique séduisante, à mi-chemin entre la chanson de geste et le roman.
Magaly Del Vecchio-Drion est docteur es lettres et chargée de cours à l’université de Nancy 2. Ses recherches portent essentiellement sur les textes épiques du Moyen Age.