Essayer d'évaluer l'importance et la fonction de la nouvelle dans les pays francophones, en proposer un petit historique, identifier des courants, des... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
48,00 €
Expédié sous 8 à 17 jours
ou
À retirer gratuitement en magasin U entre le 15 novembre et le 25 novembre
Essayer d'évaluer l'importance et la fonction de la nouvelle dans les pays francophones, en proposer un petit historique, identifier des courants, des pionniers, des maîtres du genre, etc., peut paraître une gageure, dans la mesure où l'on a affaire à des littératures non constituées, à tout le moins en gestation, parallèles, sporadiques, souvent fort dissemblables. Comment trouver un dénominateur commun à la production de nouvelles pour toute la francophonie ? Et surtout comment, dans ces conditions, dégager une spécificité de la nouvelle, alors que le roman occupe toute la place et qu'il est le principal vecteur de la "revendication" francophone, le meilleur moyen d'accès à la littérarité ? C'est probablement prendre le problème à l'envers et c'est ignorer, de fait, la spécificité de la nouvelle, son inscription profonde dans le processus de la création romanesque quelle qu'elle soit. Rien n'est plus apte en effet à véhiculer le message des peuples ou de groupes minoritaires, souvent marginalisés, à traduire leurs aspirations, à exprimer leur situation d'instabilité, que la nouvelle, forme par excellence vouée aux marges et structurellement infra-littéraire (ce qui ne signifie pas qu'elle relève pour autant de la sous-littérature). La francophonie - tout au moins l'examen de la littérature francophone - pose le problème des lisières, des franges d'un ensemble formant un tout indivisible : comment être d'ici et d'ailleurs ? Quel statut pour ce qui n'appartient pas vraiment au tout mais ne procède plus vraiment non plus de l'étrangeté absolue ? La nouvelle, foisonnante comme on peut le voir, rend compte à cet égard de façon privilégiée de cette double postulation contradictoire : elle dit l'intermédiaire, le possible, le manqué, le virtuel ; elle constitue l'espace le plus propice à toute tentative d'assimilation.