Biographie de Pierre-Jakez Hélias
"Pierre-Jakez Hélias, vous êtes bretons. Quand j'ai dit breton, j'ai pratiquement tout dit !" Ainsi plaisantait Bernard Pivot, pour présenter son invité lors d'un numéro d'Apostrophes, en 1975. Aujourd'hui encore, le nom de Pierre-Jakez Hélias est indissociable de cette Bretagne qui l'a vu naître au début du XXe siècle, et s'éteindre en 1995. Pierre-Jakez Helias naît en 1914 dans une famille de paysans pauvres du pays bigouden.
Dans sa famille, dans son village, Pouldreuzic, et, plus largement, dans cette contrée de Basse-Bretagne, on ne parle que le breton. C'est à l'école que l'on apprend le français. Pour qui ne possède rien, pas même le champ qu'il laboure, apprendre le français est le seul moyen de s'extraire d'une condition sinon misérable, du moins indigente. Brillant élève, Hélias franchit le certificat d'études, le concours des bourses, entre au lycée à Quimper où il collectionne les prix d'excellence.
Il poursuit son parcours en khâgne et à l'université de Rennes. Devenu professeur à l'école normale de Quimper, où il enseignera jusqu'en 1975, il obtient l'agrégation de lettres classiques. Jamais, pourtant, Pierre-Jakez Hélias ne reniera sa langue maternelle. Dès 1946, au sortir de la guerre, il milite activement pour la défense de la langue bretonne, notamment en animant des émissions en breton pour la radio.
Sa production littéraire, essentiellement écrite en breton, est foisonnante et variée : il écrit des chroniques pour différents journaux (Ouest-France, La Bretagne à Paris), de nombreux contes (Les Autres et les miens en 1977, Les Contes du vrai et du semblant en 1984), des pièces de théâtre (Le Jeu de Gradlon en 1950, Le Grand Valet en 1960), des romans (L'Herbe d'or en 1982, La Colline des solitudes en 1984), des recueils de poèmes (Manoir secret, 1964).
Il s'attelle lui-même aux traductions de ses oeuvres en français. C'est en publiant Le Cheval d'orgueil, en 1975, que Pierre-Jakez Hélias rencontre véritablement le grand public. Le Cheval d'orgueil est traduit dans une vingtaine de langues et adapté au cinéma par Claude Chabrol, en 1980.