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Dans le bouleversement de la crise économique, financière et sociale, qui ronge la Grèce depuis mai 2010, tout s’accélère. Au quotidien, la population exsangue ne vit plus qu’au rythme des nouvelles taxes, des ponctions brutales des salaires ou des retraites. A l’heure où l’austérité s’impose dans toute l’Europe, la communauté internationale s’est-elle interrogée sur les conséquences des multiples cures de rigueur imposées aux Grecs ? Ce livre démonte tous les mécanismes qui ont plongé la Grèce dans la crise : la soudaine prospérité avec l’entrée dans la CEE, la corruption des élites, mais aussi le poids de la tradition, des partis politiques, ou même des clubs de foot ou de la musique. En Grèce, aujourd’hui, tout a changé. Jusqu’au vocabulaire, qui change avec la crise. Quand quelque chose est parfait on dira : « C’est Moody’s A » à l’image du triple A de la célèbre agence de notation, ou encore « Ca ne va pas ? Tu as attrapé le FMI ?». D’autres expressions sont devenues risibles comme « Baissez la musique, j’ai du travail demain ! », ironique quand un Grec sur quatre est au chômage. Puis il y a les afthaireta, tout ce qui n’est ni vraiment légal, ni vraiment interdit, comme 70% des constructions, bâties sans permis de construire, comme ces métiers fantômes ou ces emplois fictifs qui aident les Grecs à survivre à la crise… Mais comment peut-on être Grec ? dirait un Montesquieu moderne. Réponse : et si la Grèce était un miroir qui nous renverrait à notre propre avenir ?
Alexia Kefalas est correspondante en Grèce pour de nombreux médias, parmi lesquels Canal Plus, i-Télé, RTL, Le Point, Le Figaro ou France 24, et collabore au quotidien grec I Kathimerini.