Clara et Ugo sont amateurs d'art, plus particulièrement d'art italien. Ils se rencontrent à Venise un jour de printemps, ils visitent et partagent une affinité pour la peinture et la circulation des transports maritimes. Une histoire sensuelle et sensible nait entre eux. Ils échangent leurs avis et constatent la prolifération des monuments, des personnages bibliques ou des Vénus dans les tableaux de la renaissance vénitienne. Ils s'étonnent que durant la période de la grande peinture aux représentants prestigieux comme Titien, Tintoret ou Véronèse, la mer ne soit pas représentée alors que l'activité maritime militaire ou commerciale y est vitale pour édifier la splendeur de la Sérénissime. Alternant visites de musées et d'églises, consultations d'ouvrages ou navigation dans ou autour de Venise, ils poursuivent gaiement un dialogue vif. Ils se questionnent sur cette représentation manquante qui précède les constantes et systématiques vues (vedute) de peinture maritime chez Canaletto, Guardi, Turner ou Monet. Tout y est encore vivant et d'une incroyable cohérence artistique, hors de la prédiction maligne du naufrage annoncé de la ville. On peut commencer une histoire d'amour à Venise, mais, trouve-t-on toujours une réponse à l'énigme de son art ? Jean-Hugues Larché vit à Bordeaux où il se consacre désormais à l'écriture. Après des études de sociologie, il a travaillé plusieurs années comme éclairagiste au Théâtre du Capitole et au Théâtre Sorano, à Toulouse. En 2004, il devient libraire de livres anciens. Il a réalisé plusieurs documentaires littéraires sur Paris, dont un film sur Nietzsche. Il est contributeur aux revues Sprezzatura, L'Infini et Les Cahiers de Tinbad. Il a déjà publié Le rire de De Kooning et Seul Mozart aux éditions Olympique, ainsi que Quintet pour Venise et Filles de Mémoire, aux éditions Serge Safran.