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Comprendre comment le jugement s'est imposé comme expression d'un dire vrai dans la culture juridique française Le pouvoir du juge tient à ce qu'il est censé dire le vrai, et cette image d'un juge en majesté est un héritage du passé, res iudicata pro veritate habetur. La présomption de vérité judiciaire est régulièrement rappelée par les juges de la Cour de cassation. Pourtant aucun texte ne la pose et il faut y voir un des principes fondamentaux du droit arrivés jusqu'à nous dans les bagages de l'histoire. Que la chose jugée soit présumée vraie sert sans doute à conforter l'autorité du jugement, mais n'y a-t-il pas d'autres façons d'y parvenir ? Si le rapport du jugement à la vérité semble nécessaire dans notre société judéo-chrétienne, quel rôle le juge occupe-t-il dans l'édiction de cette vérité ? Les traditions juridiques européennes sont variables et il faut se demander pourquoi le modèle français a positionné le juge en ministre de la vérité.
Soazick Kerneis : Professeur d'histoire du droit, Directeur du Centre d'histoire et d'anthropologie du droit, Université Paris Ouest Nanterre-La Défense, Maison d'Oxford