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Dans leur quête démocratique, les sociétés africaines francophones, veillées par les partis uniques, ont fait des Conférences nationales des scènes de l'invention démocratique. Mais à peine sont-elles achevées que les dictateurs, chassés quelque temps auparavant, reviennent et retrouvent une légitimité plus grande encore, sinon jamais perdue. Après le désenchantement de la décolonisation, voici venu celui de la démocratie dont la mise en chantier semble n'avoir produit que des sociétés menacées d'autodestruction. Au Congo-Brazzaville, la Conférence nationale de 1991 a ouvert la voie au pluralisme politique et aux premières consultations libres. Pascal Lissouha a succédé, sans heurts, à Denis Sassou-Nguesso à la tête de l'Etat. Mais de parades militaires en coups d'État successifs, ce pays a sombré, de 1993 à 2002, dans une longue guerre civile où chacun des principaux belligérants est soutenu par des milices armées : Bernard Kolélas par les Ninjas, SassouNguesso par les Cobras, et le gouvernement par les Aubevillois (Cocoyes) ou Zoulous. Ces trois leaders, d'une même classe d'âge politique, se l'ont la guerre au rythme des coalitions qu'ils tissent entre eux suivant la logique du tiers exclu, chaque alliance correspondant à un épisode de la guerre civile : 1993-994, 1997, puis 1998-2002.
Au milieu des morts et des " déplacés " par milliers, les affaires vont bon train ; le pétrole coule à flots et ses dividendes alimentent les camps en guerre. Et là où paradent les miliciens, fleurissent les mercenaires et les marchands d'armes, surgissent les prophètes. L'histoire ne trouve à se singulariser que par le retour aux formes archaïques du mercenariat colonial ou aux valeurs du millénarisme. L'horizon politique serait-il bouché au point de désespérer du changement démocratique ? Quelles sont les raisons immédiates et profondes de cette flambée de violences qui a embrasé le pays ? Comment en est-on arrivé à ce gradient d'instabilité politique qui retarde jusqu'à la résorption du conflit ? Voici quelques-unes des interrogations qui courent tout le long de cet ouvrage où transparaît que la guerre civile au Congo-Brazzaville est l'expression de la conflictualité entre la volonté populaire d'en finir avec un ordre autoritaire et sa réhabilitation par les armes.