Un objet perçu se détermine et se comprend selon sa forme.
C'est la pensée qui découpe cette forme dans la matière, en
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Un objet perçu se détermine et se comprend selon sa forme.
C'est la pensée qui découpe cette forme dans la matière, en
relation avec les sens, à l'opposé de la matière qui ne s'impose
qu'en tant que donné de la sensation, Il n'existe pas
d'expérience n'ayant une forme, celle-ci pour l'essentiel étant
constitutive de l'individuation. La forme est une structure
complexe, qui procède par une sélection de propriétés
prélevées dans le foisonnement de nos sensations. Phase
immobile d'une période de l'existence, la forme est opposée à
la réalité qui est changement continuel ; cette stabilité répond
au besoin de signification qu'exige l'intelligibilité des
phénomènes. Elle est un a priori de l'espace et du temps,
substituant des signes et des symboles à des propriétés du
sensible, façonnant l'irrationnel en une vue abstraite conforme
aux règles de l'objectivité, de telle sorte que la certitude
sensible cède le pas à l'universalité. La réalité n'est pas une
donnée immédiate de la pensée, mais résulte d'un processus
d'assimilation d'éléments qui s'articulent suivant des principes
d'objectivité. Quant à la certitude que suscite la sensation de
réalité des objets, elle entraîne une confrontation entre la
subjectivité du monde sensible et la vérité objective. Penser la
forme conduit nécessairement à remonter au principe même de
la condition de l'homme et à son rapport au monde.
Jean Piwnica est docteur en philosophie de l'université d'Aix-
Marseille. Il a publié précédemment trois ouvrages chez
L'Harmattan : A chacun son art, L'émotion à l'oeuvre et
L'homme imaginaire.