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Que le virtuel et l'œil technologique mondial constituent aujourd'hui une nouvelle folie du voir, que l'on peut déchiffrer à partir des modèles baroques et modernistes, tel est l'enjeu de ce parcours dans l'immanence du regard. Entre Icare et Protée, l'artifice devient abstract et artefact, art des surfaces et des enveloppes propres à tous les sexes virtuels et à toutes les topologies fluides de l'art comme de l'architecture. Le baroque rêvait d'un œil qui se voyait lui-même à l'infini, le virtuel l'a accompli.
Aussi cet œil-monde est-il inséparable d'une théorie de l'image, l'image flux. Mettant en crise toute mimesis ontologique et tout modèle cristallin, elle ne " voit " pas le temps. Elle est le temps, dans ses dispositifs, ses effets et ses affects. Ce temps fluide, machinique et éphémère, suscite un travail intersensoriel de l'imagination propre à une esthétique post-duchampienne. Une esthétique des transparences et des fluidités qui est aussi une éthique, voire une politique. Car, dans cet icarisme temporel de tous les trajets, souffle désormais une tempête. Celle de Shakespeare, entre pré- et post-humain.