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"- Il serait temps que je meure, sinon je vais vous fatiguer. - C'est toi qui te fatigues : tu ne t'ennuies pas, toute la journée à ne rien faire ? - Je ne m'ennuie jamais. Quand je n'aurai plus rien à faire, je deviendrai enfin bonne". Une nuit, la narratrice rêve que sa mère, handicapée et malvoyante, parcourt à pied dans l'obscurité les cent kilomètres qui les séparent. Ce rêve inaugure un temps durant lequel, dans la "grande et brave maison" où la mère voudrait mourir parmi les siens, se renoue un lien ambivalent mais tenace. Cinq ans plus tard, la presque centenaire assumera avec courage la nécessité de son placement dans un établissement de soins. Cet exil se doublera du confinement imposé par la pandémie, la voix de la mère au téléphone constituant l'unique vecteur de sa révolte. La mort l'emportera sans qu'elle ait pu revoir ses enfants. Mais ce qu'elle a voulu faire de sa fin offrira une lumineuse consolation au désarroi familial.
"Ainsi j'étais née, moi, un jour de neige et de gel et ma mère allait mourir un jour de neige et de gel". Une nuit, la narratrice rêve que sa mère parcourt à pied dans l'obscurité les cent kilomètres qui les séparent. Ce rêve la presse de renouer avec sa mère un contact qui a toujours été difficile. Pendant cinq ans, elle lui rend visite chaque semaine dans la grande maison familiale. Elle suit au fil du temps le vieillissement qui s'accélère, le renoncement aux activités familières et la perte d'autonomie, jusqu'au placement dans un établissement de soins. Avec ardeur et finesse, Caroline Lamarche déroule la chronique d'une fin de vie qu'elle aurait aimée différente.