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Alors ces hommes de l'Empire, qui avaient tant couru et tant égorgé... se regardèrent dans les fontaines de leurs prairies natales, et ils s'y virent si vieux, si mutilés, qu'ils se souvinrent de leurs fils, afin qu'on leur fermât les yeux. Ils demandèrent où ils étaient ; les enfants sortirent des collèges, et ne voyant plus ni sabres, ni cuirasses, ni fantassins, ni cavaliers, ils demandèrent à leur tour où étaient leurs pères. Mais on leur répondit que la guerre était finie, que César était mort, et que les portraits de Wellington et de Blücher étaient suspendus dans les antichambres des consulats et des ambassades, avec ces deux mots au bas : Salvatoribus mundi.
Alors s'assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse.
" Un génie tout en âme, le plus puissamment humain et le plus puissamment moderne, le plus nous tous enfin, qui ait jamais existé " (Jules Barbey d'Aurevilly)
Dans ce roman autobiographique, Musset mêle l'imprécation des enfants du siècle, en deuil de la liberté, orphelins de Napoléon, et la confession sentimentale d'un jeune homme trahi par sa maîtresse, tombé dans la débauche, mais que la passion, pour une femme plus âgée, emportera à nouveau. La perte de l'espoir révolutionnaire se mêle à l'abandon des illusions sentimentales. Face à l'Histoire comme à l'amour, c'est la fin de l'enfance. Musset le poète sensible et tourmenté, le dramaturge sincère, se fait ici romancier féroce. Publié en 1836, à vingt-six ans, cet unique roman de Musset, qui transpose sa relation avec George Sand, est un chef-d'oeuvre du romantisme.