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Il a déjà, en soi, quelque chose de fascinant a se trouver devant un texte littéraire qui ne porte ni titre ni nom d'auteur. Et lorsque la savante recherche des spécialistes nous apprend que cet ouvrage est l'une des très rares pièces du théâtre latin du Moyen Âge, l'impression s'impose d'une sorte de bloc erratique surgi de la pénombre de ce vieux temps: le témoin d'une littérature absente.
La nature même de l'ouvrage est indéfinissable. Par terrains côtés, il se rattache aux Mystères que l'on jouait sur les parvis des églises. Mais on ne trouvera ici aucune de ces références explicitement chrétiennes, caractéristiques du genre: ni Jésus, ni Marie, ni aucun saint, mais des personnages bien typés dans leur rôle et qui ne sont pas sans évoquer les figures de la comédie latine classique, celle de Térence surtout. Cependant les sentiments exprimés par les principaux protagonistes reflètent directement la moralité et la piété chrétiennes. Le cadre est artificiellement antique et païen. Le drame psychologique qui s'y déroule véhicule une charge de culpabilité authentiquement chrétienne.
Cette pièce se lit aujourd'hui comme un roman dialogué aux aventures multiples et rebondissantes. Le nœud de l'intrigue réside dans la volonté de l'héroïne, Hermionide, d'échapper au désir incestueux de son père. Comme dans les différentes versions du Conte de la jeune fille aux mains coupées, auquel se rattache le présent ouvrage, l'enchaînement des situations met en place un véritable récit d'apprentissage, une introduction à l'existence, traversée d'épreuves qui ont une véritable valeur initiatique. Au terme de son errance, Hermionide s'est libérée du désir du père. Non seulement la morale est sauve mais la jeune fille a conquis son identité.
Claude LOUIS-COMBET.