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Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle s'est développée une puissante remise en cause du système colonial hérité des trois siècles qui ont suivi les fameuses " grandes découvertes ". La colonisation européenne s'était construite autour d'un petit nombre de principes qui en avaient constitué le socle et assuré prospérité et puissance : — d'une part, le système des compagnies commerciales détentrices de monopoles au profit des différentes métropoles ; — d'autre part, la mise en valeur minière et surtout agricole par une main-d'oeuvre africaine servile massive importée par une traite négrière qui atteignit son apogée quantitatif dans les années 1780. Les remises en cause de ce système portaient notamment sur l'archaïsme du système des compagnies à monopoles et sur l'Exclusif commercial imposé par les différentes métropoles : l'émergence d'une nouvelle conception économique fondée sur la libre concurrence et le travail libre remettait le système colonial d'alors en cause. Outre l'aspect violent et inhumain de l'esclavage et plus encore de la traite négrière, vivement critiqués par les " philosophes ", le principe même du travail servile était contesté par ces mêmes économistes " libéraux ", autour du milieu physiocratique dès les années 1760 et d'Adam Smith et de l'Ecole écossaise un peu plus tard. De ces vives critiques est née une nouvelle conception de ce que devrait être la colonisation à venir : les textes réunis dans cet ouvrage proposent une mise au point, fondée sur les recherches récentes, notamment internationales, sur les projets, les fondements théoriques et les tentatives de mise en acte de ce qu'il convient d'appeler la " Colonisation nouvelle ", des années 1770 aux années 1830.