L’adaptation de Marie Belser restitue le charme des contes populaires qui inspirèrent les frères Grimm. Leurs Contes constituent des vestiges de mythes anciens. "Ces éléments que l’on retrouve dans tous les contes ressemblent à des fragments d’une pierre brisée qu’on aurait dispersés sur le sol, au milieu du gazon et des fleurs : les yeux les plus perçants peuvent seuls les découvrir. Leur signification est perdue depuis longtemps ; mais on la sent encore, et c’est ce qui donne au conte sa valeur" écrivait Wilhelm Grimm.
L’esprit des contes, collectés à partir de sources écrites puis orales, sur la base des narrations d’informateurs, le plus souvent des femmes telle que Dorothea Viehmann, émane de l'âme du peuple. Cette fidélité ne présente pas la reproduction du mot à mot, mais "la minutieuse notation de tous les détails traditionnels, dans la forme la plus approchée de celle que les gens du peuple emploient quand ils font un récit".
(E.Tonnelat, Les Contes des frères Grimm). Jacob est considéré comme le représentant de la méthode historique appliquée aux travaux littéraires. Quant à Wilhelm, il collabora avec son frère tant pour ses recherches philologiques que pour les Contes qu’il s’employa à recueillir et à rédiger. Leur collaboration fut particulièrement féconde. C’est en 1920 qu’Arthur Rackham réalise en ombres chinoises The Sleeping Beauty publié à Londres par Heinemann.
Il y excelle dans sa manière magistrale d‘évoquer par le simple profil le caractère des personnages.