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Jeunes, étrangers, délinquants, la trilogie du stigmate qui touche une partie de la jeunesse favorise dans certaines circonstances la constitution de groupes fermés dont l'auteur étudie la sous-culture : mode de vie, comportements, prises de risques, activités délinquantes et festives, système de représentation. Cet ouvrage est l'aboutissement de plusieurs années de recherches menées auprès de deux bandes de jeunes en région parisienne. Si les valeurs repérées de ces groupes se retrouvent pour certaines dans l'ensemble du corps social (pouvoir, puissance, vitesse, prestige, importance des biens matériels), la distance avec ce dernier tient plus aux normes d'acquisition des biens (véhicules motorisés en particulier) et à la ségrégation réciproque entre la bande et son environnement. Les prises de risque observées sur la route viennent à la fois d'une méconnaissance des dangers et du plaisir des sensations fortes, d'une mise en jeu constante du corps dans les interactions, d'un repérage différent dans le temps et de l'enclavement du groupe qui le conduit à établir des rapports de force avec autrui ou à l'ignorer, entre autres sur l'espace urbain. Ces analyses concernent nombre de jeunes de milieu populaire précarisé, avec un effet de miroir grossissant pour les bandes, eu égard à l'absence d'interlocuteurs extérieurs et au système de normes déviantes du groupe. Après une première phase de solidarité active de la famille et de la bande, les accidents graves laissent les jeunes qui en sont victimes aux prises avec un éloignement progressif du groupe dont ils ne peuvent plus suivre les activités, et face à une absence de perspectives socio-professionnelles rendue encore plus cruciale que pour leurs pairs par les séquelles physiques.
Maryse Esterle-Hedibel, docteur en anthropologie sociale et sociologie comparée (Université René Descartes) est chercheuse associée au CESDIP/CNRS et chargée de cours à l'Université d'Evry Val d'Essonne.