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S'il est ici question d'optique, c'est dans le sens propre du terme, et dans une acception compréhensive englobant les différentes disciplines - perspective, dioptrique, catoptrique - qui ont vocation à rendre compte de l'expérience visuelle : il s'agit de montrer que ces savoirs travaillent, à des degrés divers, à différents niveaux, le discours et la pensée des moralistes. Ce qui se trouve ainsi posé, c'est l'hypothèse d'un modèle optique de l'analyse morale. La prégnance de ce modèle se mesure en particulier à l'importance presque continûment dévolue par les moralistes à la question du réglage perspectif, elle se mesure en général à l'aune des notations visuelles qui se multiplient sous leur plume - nonobstant les évolutions doctrinales qui, de Montaigne à Chamfort, en affectent la portée ; elle se mesure également à leur prédilection pour des stratégies d'écriture visant ou contribuant à constituer le dispositif textuel de l'analyse, morale en un dispositif optique. Le colloque de Grenoble aura permis de poser des jalons pour une histoire de ce modèle - celle de son essai par Montaigne, de son élaboration par les moralistes du Grand Siècle, de sa reconfiguration au contact de l'humanisme rationaliste des Lumières.
L'optique des moralistes de Montaigne à Chamfort - Actes du colloque international de Grenoble, Université Stendhal, 27-29 mars 2003 est également présent dans les rayons