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L'opposition algérienne traverse une période difficile. Plus éclatée que jamais, elle se trouve dans un état de déliquescence totale. A moins d'un sursaut imprévu, son avenir à court et moyen terme est sérieusement hypothéqué. En effet, les mouvements issus du FLN tels que le PRS-CNDR, le FFS, l'OCRA et le MDA ont soit complètement disparu de la scène politique, soit se sont maintenus mais sans jamais parvenir à se transformer en véritables partis modernes. Demeurés à l'état groupusculaire, ils ne peuvent en aucun cas prétendre incarner l'opposition sociale qui se manifeste dans la société algérienne... Créés dans la confusion et la précipitation, la faillite de ces partis incombe principalement à leurs directions et surtout à leurs chefs dont le comportement s'apparente davantage à celui des chefs de zaouias qu'à celui des dirigeants politiques modernes. L'unique ambition de ces leaders est de pouvoir un jour se substituer à ceux qui gouvernent l'Algérie. Par conséquent, la revendication de la démocratie n'est qu'un thème agitatif conjoncturel et un prétexte à leur retour sur la scène politique. Ceux qui font fonctionner leur parti sur un modèle totalitaire ne peuvent être porteurs de la démocratie et du pluralisme.
L'auteur : Ramdane Redjala, né aux Ouadhias (Algérie) en 1938. docteur ès lettres. Spécialiste de l'histoire de l'Algérie contemporaine. Collaborateur du professeur André Miquel au collège de France.