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Il y a plus d’un demi-siècle, le "Printemps tchécoslovaque", dit souvent "Printemps de Prague", et l’invasion soviétique du 21 août 1968 ont bouleversé les opinions publiques. Dans les semaines qui ont suivi, une abondante couverture médiatique et éditoriale a abordé le sujet. Face à cette émotion internationale, les chancelleries ont réagi froidement et l’évolution des politiques étrangères des grandes puissances n’en a pas été sensiblement modifiée. En revanche, la fin de l’expérience du "socialisme à visage humain" a eu un impact considérable sur la perspective désormais improbable d’une réforme des régimes communistes : toutes les gauches en ont été profondément affectées. Cet ouvrage s’est nourri d’une double source : partant du Printemps tchécoslovaque de 1968, il ne se limite pas à mettre l’accent sur ses particularités mais de le situer d’emblée dans une problématique de remise en question de l’ordre politique interne et externe (la division de l’Europe) pour explorer la circulation des idées et des logiques de contestation en Europe médiane (Varsovie, Prague, Budapest, Bucarest, Belgrade…) ; il aborde aussi les interactions et les quiproquos qui ont pu se faire jour avec les mouvements qui se développèrent alors en Europe occidentale (Paris, Rome, monde occidental...). Ce recueil, réunissant historiens et politologues français et centre-européens, se veut une invitation à la réflexion sur un tournant de l’histoire européenne qui reste important pour comprendre certains malentendus sur les questions mémorielles ou politiques dans l'Europe d'aujourd'hui.