L'Ombre des heures est le premier recueil d'Anne Dujin. Ses poèmes interrogent le langage pour révéler, sans que cela soit une dénonciation, les masques que peuvent revêtir les mots. Si la poète tente de remonter à leur source, et d'en démêler les sens qui guident nos vies, elle sait où trouver plénitude, beauté, dans la simple observation de la vie, dans les interstices des heures quotidiennes. A la difficulté de répondre aux interrogations intimes : Quels mots sont encore disponibles pour accueillir ce que j'ai entendu ? Anne Dujin oppose la rencontre renouvelée avec le réel que permet le poème. C'est ainsi qu'à la question : " Qu'est-ce que le verbe ? ", on pourrait répondre que c'est la naissance, l'enfance et sa lumière, la limpidité retrouvée : Sous mon visage il y a l'empreinte vivante encore laissée par ton visage lorsque tu nageais en moi Et aujourd'hui quand tu ris je sens sous ma peau ton souffle déplacer les grains de sable, du masque que je croyais figé