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Trois trapézistes de nationalité danoise se trouvent à Berlin, en 1923 : Abel Rosenberg, son frère Max et sa belle-soeur Manuela. Un accident a empêché Max de poursuivre, au cirque, le numéro de voltige. Il s'est suicidé. C'est alors, en novembre, que commence l'histoire. Bergman est particulièrement doué pour communiquer l'angoisse qui s'installe lentement, et, peu à peu, se transforme en peur puis en panique. Le Berlin de l'inflation, du chômage, de la crise lui prête son décor, avec ses rues mouillées où les gens se hâtent ou se cachent, ses cabarets miteux dont certains gardent les traces d'une splendeur passée, ses putains, ses policiers, ses trafiquants, ses vieilles logeuses avares. Entre Manuela et Abel se nouent des rapports à la fois tendres et agressifs. La jeune femme travaille dans une boîte de nuit. Elle a aussi des activités plus secrètes, elle fréquente Vergérus, ancien camarade d'Abel, qui se livre à des expériences sur la capacité de résistance humaine à l'hôpital où il est médecin. La ville apparemment coupée du monde sent venir la catastrophe préfigurée par des actes d'une violence insoutenable (notamment les cruautés dont les juifs sont victimes avant même l'instauration du nazisme). La population vit au jour le jour, occupée à des besognes dépourvues de sens mais provisoirement rassurantes. Et le lecteur s'interrogera sur ces signes prémonitoires, cette image du serpent dont on devine la forme lovée à l'intérieur de l'oeuf.