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À l'heure où de très nombreux « penseurs » s'autorisent des avis sur ce qu'il en est de l'Islam, cet ouvrage propose des pistes nouvelles et ambitieuses pour repenser l'histoire de l'Islam – et son enseignement –, qui permet d'inscrire cette dernière dans une approche résolument républicaine et laïque.
Quelle place faire à l'Islam médiéval dans les programmes scolaires et les instructions concernant son enseignement, lui qui a souvent été considéré comme « fondateur » de l'islam contemporain, éternellement renvoyé à un Moyen Âge définitivement non moderne ? La lecture critique des programmes et autres recommandations officielles permet de faire apparaître l'inconscient scolaire sur l'Islam médiéval, un inconscient partagé par toutes celles et tous ceux qui ont été élèves et par l'institution scolaire, c'est-à-dire l'écrasante majorité des Françaises et des Français. L'analyse menée dans ce livre prend résolument position dans le débat récurrent autant que stérile sur la supposée trop grande place accordée à l'Islam dans l'enseignement de l'histoire. Il est vrai que les nouveaux programmes qui entrent en vigueur en 2016-2017 au collège révolutionnent l'approche de l'Islam médiéval, en le connectant aux autres mondes sociaux contemporains et en prônant le comparatisme. Les dangers existent néanmoins car les recommandations qui accompagnent leur explicitation sont encore largement marquées par les approches mises en œuvre jusque-là. L'ouvrage met en garde contre ces risques et propose une lecture autre de ces programmes qui implique une conception nouvelle de l'enseignement de l'histoire. Celle-ci suppose en effet de faire toute leur place aux sciences sociales car penser en termes de monde social permet de faire l'économie de l'obsessionnelle approche du débat actuel mêlant identité, tradition et fondements civilisationnels. Cet ouvrage repose sur le pari suivant. La défense de la République laïque, dont l'École est un des socles, ne passe pas aujourd'hui par une insistance sur une laïcité que chacun décline à sa manière, dans laquelle l'islamophobie est trop souvent présente, mais par une révolution qui oblige à aborder le religieux de manière radicalement différente, en prenant au sérieux les apports de la sociologie, tant vilipendés par les conceptions identitaristes du monde. Apprendre à tous les élèves à penser le monde, à s'y repérer mais aussi à s'y engager, requiert, non pas de dresser un tableau des différentes cultures, débouchant toujours sur une hiérarchie plus ou moins implicite, mais d'inscrire les êtres humains dans les mondes sociaux qu'ils habitent.
Annliese Nef est spécialiste de l'histoire de la Sicile médiévale. Elle participe depuis trois ans à l'enseignement de la question de concours en histoire médiévale « Gouverner en islam Xe-XVe siècle ».