Biographie de Murilo Rubião
Murilo Rubiao (1916-1991) avait le goût de la métamorphose. S'il accomplit l'essentiel de sa carrière dans la diplomatie et la fonction publique (notamment comme directeur de cabinet de Kubitschek, gouverneur du Minas Gerais et futur président du Brésil), il écrit également toute sa vie durant de brèves histoires placées sous le signe du rêve, du mystère et de l'absurde. Aux sources de son imaginaire, une enfance qu'il décrit comme hantée par "des ombres ténébreuses, une excessive religiosité, un fétichisme et des terreurs inexplicables".
L'enchanteur désenchanté Murilo Rubiao aura longtemps patienté avant de voir son travail dûment reconnu. Il faut dire qu'il n'était pas du genre à s'imposer sur les étagères : les oeuvres complètes de ce perfectionniste obsessionnel ne comptent guère que trente-trois nouvelles. Le traducteur de ce recueil, Dominique Nédellec, n'a pas le loisir de s'occuper exclusivement du lapin bavard et fanfaron de Murilo Rubiao, pas plus que de son dromadaire transformiste et cafardeux.
Car il traduit également les oeuvres de plusieurs grands noms de la littérature portugaise, comme António Lobo Antunes ou Gonçalo M. Tavares, et quelques-uns des meilleurs écrivains brésiliens d'aujourd'hui tels JP Cuenca, Michel Laub ou Joca Reiners Terron. Sans compter qu'au gré des saisons il aime aussi traduire des livres pour la jeunesse et quelques opus incontournables de la bande dessinée lusophone, signés José Carlos Fernandes ou Marcello Quintanilha.