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Epistémologie française, cela peut signifier deux choses. C'est d'une part une entité géographique (l'ensemble des épistémologues de langue et de culture française), d'autre part le nom d'une forme de pensée spécifique, qui affirme la solidarité de problèmes (allant de la théorie des fondements de la connaissance à la philosophie des sciences) que d'autres traditions tendent à dissocier. Les études rassemblées ici ont un double objectif. Le premier est d'identifier les écoles de pensée et les institutions. L'attitude adoptée par des penseurs français tels que Pierre Duhem, Henri Poincaré, Louis Rougier relativement au positivisme est étudiée, mais aussi l'influence d'auteurs tels que ce même Duhem et Emile Meyerson sur la philosophie américaine des sciences (Quine, Kuhn). Sont aussi examinés les auteurs qui ont établi un dialogue entre épistémologie et histoire des sciences, et les institutions qui ont favorisé ce dialogue. Le second objectif a trait aux grandes figures de la philosophie des sciences en France. On examine d'abord les auteurs qui ont présenté des vues générales sur la science, avant et après l'apparition du mot " épistémologie " : Auguste Comte, Antoine-Augustin Cournot, Claude Bernard, Gaston Bachelard. Puis sont considérées les contributions à la philosophie des sciences spéciales : logique et mathématiques (Jacques Herbrand, Jean Nicod, Jean Cavaillès), sciences physiques et chimiques (Henri Poincaré, Emile Meyerson, Alexandre Kojève, Jean-Louis Destouches), biologie et médecine (Félix Ravaisson, Georges Canguilhem), enfin le droit (Charles Eisenman).