" Nous avons bu à la mémoire du Bien-Aimé un vin qui nous a enivrés avant la création de la vigne. "
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" Nous avons bu à la mémoire du Bien-Aimé un vin qui nous a enivrés avant la création de la vigne. "
Cette belle métaphore tirée du chef d'œuvre d'Ibn Al Fâridh (1181-1235) L'Eloge du Yin (Al-Kkamriya) a marqué d'une empreinte indélébile toute la mystique musulmane. Ce dernier est un des plus grand poètes de langue arabe, à l'égal de Rumi pour la langue persane.
Comme le Cantique des Cantiques, la Nuit obscure et les Cantiques spirituels de Jean de la Croix, Ibn Al Fâridh exprime l'amour divin sous des figures profanes. Il use avec virtuosité et imagination créatrice, de toutes les ressources du symbolisme érotique et bachique si présents dans la poésie mystique arabe et persane, tout particulièrement chez Ibn 'Arabî, Hâfiz et Omar Khayyâm.
Le traducteur, Emile Dermenghem, a fait précéder sa traduction d'une pertinente étude sur le soufisme et la mystique comparée ; elle est suivie des commentaires de Nabolosî et Bourînî, éclairages indispensables pour une meilleure compréhension de ce trésor de la poésie mystique arabe et universelle.
" Prends-le pur, ce vin, ou ne le mêle qu'à la salive du Bien-Aimé ; tout autre mélange serait coupable... "