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De 1871 à 1914, l'Église et la République livrent une bataille passionnée autour de la " question scolaire ". Dès qu'il s'agit de l'école, les partis politiques retrouvent leurs très anciennes lignes de clivage : les partisans de l'école laïque sont sommés de se soumettre à la discipline " républicaine ", en se désistant pour le candidat laïque le mieux placé, l'attachement à "l'école de la République " devant faire taire les autres divergences. A l'opposé, la nostalgie de la loi Falloux et la revendication de la " liberté d'enseignement " cimentent les partis conservateurs. Le problème scolaire a engendré ses mythes et ses symboles: le personnage de l'instituteur dépeint comme un républicain épris de progrès, l'antagonisme de l'instituteur et du curé présenté comme un trait caractéristique de la vie quotidienne française. C'est à travers ces images que se perpétuent, jusqu'à nous, les débats scolaires de la IIIe République.
Mona Ozouf : Directeur de recherches au CNRS, elle a co-écrit avec Jacques Ozouf La Republique des instituteurs (Seuil, "Points Histoire ", 2001) et publié récemment Varennes. La mort de la royauté (Gallimard, 2005).