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Dès la mort de Flaubert, s’est imposée très vite l’idée que les romans éminemment novateurs de cet écrivain constituaient une rupture radicale dans l’histoire de la création littéraire : l’auteur normand semblait avoir rendu caduques, définitivement, les principes esthétiques qui prévalaient avant lui. Et l’unanimité s’est faite, aujourd’hui, pour reconnaître que l’oeuvre de Flaubert marque le début d’une ère nouvelle de la narration et de la représentation : l’auteur de Madame Bovary est le père de la fiction contemporaine, celle qui met notamment l’accent, non sur l’événement raconté, mais sur la manière dont cet événement est raconté. Or, ce roman «nouveau », moderne, connaît bien des problèmes, et l’on entend beaucoup parler de la crise de la fiction en français. D’où cette question, à laquelle le présent essai s’attache à répondre : les réorientations imposées par Flaubert, puis par ses disciples, à la pratique romanesque ont-elles conduit celle-ci dans des voies fécondes ou dans une impasse ?
Maître de recherches à l’Université de Namur (Belgique), Michel Brix est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages,essais et éditions, consacrés à la littérature française des XVIIIe et XIXe siècles.