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Deux personnages parlent tout seuls. De cette mère, de ce veuf, on entend la voix sourde, la parole rythmée tantôt par la peur, tantôt par l'angoisse de la solitude, tantôt par la fureur des passions. L'Attente : une femme âgée, se prenant elle-même au jeu, feint, comme chaque soir, d'attendre pour le dîner le retour de son fils, mort d'un accident de moto il y a des années. Divorcée, elle a la nostalgie de ce temps où elle vivait seule avec lui, étrangement complice de ses amours et, à la fois, jalouse des filles qui risquaient de lui enlever le jeune homme. Nullement "mère abusive" pourtant, mais toujours coquette et féminine, ce sont des confidences sur sa propre vie de femme qui, par bribes, si insolites que soient ces rapports avec le fils perdu, se mêlent aux souvenirs de leur vie à deux, que rien, depuis, n'est venu combler. La Clôture, second volet du même drame de la nostalgie amoureuse, fait parler un vieil homme dont l'épouse, Marie, est morte d'un cancer. Inconsolable, il s'est barricadé chez lui au milieu de ses souvenirs. S'il craint d'être agressé par d'éventuels assassins du genre de Landru ou Weidmann qu'il évoque avec terreur, c'est que la pire agression est pour lui le souvenir d'un rayonnant bonheur : la disparition de l'être cher l'en exclut désormais pour toujours. L'écriture précise et réservée de Jacques Borel, prix Goncourt 1965 pour L'Adoration, premier volet d'une oeuvre autobiographique, suivi en 1970 par Le Retour et en 1973 par La Dépossession, poignante relation du long internement de la mère, fait admirablement adhérer chaque lecteur à ces deux confidences où nous risquons tous de nous reconnaître.