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L'Antiquité, classique ou non, ne disparaît pas avec ce que l'on a coutume d'appeler "la fin du monde antique". La Grèce et Rome, entre autres, constituent pour longtemps encore un legs culturel, politique et esthétique identifiable, fécond. Nous Modernes continuons de le "recevoir", de le mettre en débat, de le repenser ou reformuler sur nos places publiques ou nos écrans, dans nos livres ou notre langue. Nous questionnons et nous représentons ce passé, dans un va-et-vient entre mise à distance et appropriation, et nous analysons ces mémoires à partir d'une question simple : qu'advient-il de l'Antiquité après l'Antiquité ? Pour célébrer les quinze ans de la revue Anabases, seule revue française consacrée à la réception de l'Antiquité, un colloque fut organisé témoignant de la diversité des époques abordées, des aires géographiques, des disciplines, des approches et des traditions universitaires. En effet, l'étude de "l'Antiquité après l'Antiquité" ne peut qu'être interdisciplinaire, transversale, plurielle. La littérature, la philosophie, l'art sous toutes ses formes, la culture populaire ont affaire avec la capacité de transformation, d'adaptation, de résilience dont l'Antiquité est capable. L'Antiquité est un savoir à géométrie variable, modulable, un savoir qui a lui-même sa propre histoire, ses propres traditions. Les contributions de ce volume, qui brossent la "fabrique de l'Antiquité", explorent la bibliothèque de Guillaume Budé et des travaux d'antiquaires comme Sainte-Croix ou Choiseul-Gouffier, offrent une réflexion sur la tâche des antiquisants et sur l'influence de Braudel sur ceux-ci mais aussi de Virgile sur Giono et de l'histoire ancienne sur la Chronica Polonorum du XIIIe siècle, examinent la transmission des textes des géographes antiques, la traduction de Sophocle par Hölderlin ou encore la passion pour les Etrusques de D.H. Lawrence, l'émergence de l'étrusquicité au XVe siècle, ou l'invention du paysage archéologique d'Ostie.