Les deux panneaux double-face peints en 1444 par Konrad Witz comptent parmi les chefs d'oeuvre de l'histoire de l'art occidental, notamment en raison... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
49,00 €
Expédié sous 2 à 4 semaines
ou
À retirer gratuitement en magasin U entre le 6 décembre et le 20 décembre
Les deux panneaux double-face peints en 1444 par Konrad Witz comptent parmi les chefs d'oeuvre de l'histoire de l'art occidental, notamment en raison du fameux paysage de la Pêche miraculeuse. Ils constituaient à l'origine les volets mobiles d'un triptyque qui ornait le maître-autel de la cathédrale Saint-Pierre à Genève et dont la section centrale, probablement sculptée, a disparu. En août 1535, ils ont été touchés par l'iconoclasme protestant qui s'est concentré sur les têtes de certains personnages, méticuleusement grattées à l'aide d'une lame. Ils ont néanmoins été conservés comme des témoignages de l'ancienne religion. Entreposés peut-être à l'Hôtel de Ville avant d'être exposés à l'Arsenal, ils ont dû rapidement faire l'objet d'une première "réparation" destinée à combler les lacunes. Déplacés en 1732 à la Bibliothèque de l'Académie, ils subissent en 1835 une restauration plus lourde, confiée à Julie Bourdet et rapidement critiquée. Transférés en 1843 au Musée Rath, puis trente ans plus tard au Musée archéologique, ils passent progressivement d'une valeur historique à une valeur artistique et acquièrent une véritable célébrité avec la redécouverte du peintre Konrad Witz en 1897. Fleurons du Musée d'art et d'histoire de Genève, inauguré en 1910, ils sont envoyés à Bâle entre 1915 et 1917 pour être restaurés par Frederick Bentz, lequel a éliminé les surpeints des deux campagnes précédentes et reconstitué les têtes détruites par l'iconoclasme, en débordant parfois sur la matière originale. Depuis, leur état n'a cessé de se détériorer tant au niveau des supports, fragilisés par de nombreuses fissures, qu'à celui de la couche picturale, recouverte de surpeints altérés et d'un vernis oxydé. Il a rendu nécessaire une restauration fondamentale, accomplie entre 2011 et 2012 avec le soutien de la Fondation Hans Wilsdorf. Cette restauration a profondément modifié l'aspect des volets. Elle a permis entre autres de retrouver toute la subtilité de la gamme chromatique et des nuances lumineuses, ainsi qu'une partie de la dorure sur les faces internes des cadres. Guidée par un comité scientifique, elle a également été l'occasion de mener de nouvelles investigations, en conjuguant les observations matérielles et techniques à l'enquête historique. Le livre se propose de réunir les principaux résultats de ces investigations. Il s'organise en quatre chapitres. Le premier retrace l'histoire matérielle des volets, c'est-à-dire leurs transformations successives depuis le moment de leur réalisation jusqu'à l'intervention de 2011-2012. Le deuxième analyse le processus de fabrication des volets et la technique picturale de Konrad Witz, dont le langage, à mi-chemin entre les modèles flamands et italiens, fait l'objet d'une relecture stylistique. Le troisième décrypte les choix iconographiques, en se penchant sur la figure du commanditaire, l'évêque François de Metz, et sur le décor de la cathédrale Saint-Pierre. Enfin, le quatrième replace les volets dans le contexte artistique de Genève et du duché de Savoie au milieu du XVe siècle.