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Karl-Jean Longuet (1904-1981) fait partie de cette génération d'artistes confrontée aux métamorphoses formelles les plus radicales. Si l'engagement politique tient une place importante dans son oeuvre (portraits de grands hommes - notamment de Schoelcher, inspirateur de l'abolition de l'esclavage -, hommages à la Commune de Paris ou à Allende), son art s'inscrit dans une grande chaîne sensible qui commence avec l'héritage de Rodin, puis celui de Brancusi, qu'il rencontre en 1949 en compagnie de l'écrivain et collectionneur Henri-Pierre Roché et de Simone Boisecq (1922), une jeune journaliste de l'Agence France-Presse arrivée d'Alger trois ans plus tôt. L'après-guerre marque un tournant décisif dans les créations respectives de Longuet et Boisecq, unies dans la vie depuis 1949. Karl-Jean Longuet se libère alors définitivement d'une dépendance au modèle et simplifie plans et volumes. Il engage une réflexion autour de l'espace public, dialogue avec l'architecture et réalise de nombreuses oeuvres monumentales. Nourrie de sa fascination pour les arts premiers et les paysages algérois et bretons qui sont ceux de son enfance, Simone Boisecq développe quant à elle une mythologie propre, dont les Figures totémiques, les Soleils, les Arbres, les Forêts vont peu à peu orienter le travail sculptural vers l'architecture. L'Homme sculpteur et La Femme sculpteur mettront dès lors au coeur même de leur vie partagée et de la sculpture une vision humaniste de la cité rêvée.