Biographie de Christian Aubrun
A peine né, Christian Aubrun doit quitter Paris. Une girafe Sophie, offerte par un parent qui souhaite garder l'anonymat, a déclenché chez lui une puberté précoce, que complique un peu plus la découverte des aventures de Babar et de sa trompe. Son enfance angevine accumule les dysfonctionnements : dyslexie, dyscalculie et dyspepsie. A l'écart des autres gamins, il apprend à dessiner en copiant les comics Marvel et à faire de la bicyclette en dévalant les berges de la Loire.
Chutes, noyades, pleurésies et accidents de taille-crayon ne viennent pas à bout de cette double vocation. Pour ses premières armes, il tente d'injecter une dose d'art brut dans le jardin enchanté du dessin pour la jeunesse. Son style décalé, ni son trait volontairement primitif n'amusent les parents des chères têtes blondes. Il revient donc à ses amours enfantines et animales, et expose aux côtés de Misaki Kawai, Matt Lock, Leon Sadler ou Shoboshobo, au sein du collectif Frédéric Magazine.
Parallèlement à sa carrière artistique, il continue d'enrichir ses diverses collections, vignettes Panini ou pochettes de disques de Carlos, et entreprend un exigeant travail de disc-jockey, en réhabilitant, d'Auteuil à Guichard, l'oeuvre de chanteurs prénommés Daniel. On annonce aussi une thèse de doctorat, " Dora l'exploratrice et son double ", qui analyserait les relations de la petite aventurière et du macaque Babouche.