Il y a des hommes qu'on n'aime pas parce qu'on leur doit trop. Jules Moch est de ceux-là. La SFIO ne lui a jamais pardonné d'avoir réprimé les mouvements... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
Il y a des hommes qu'on n'aime pas parce qu'on leur doit trop. Jules Moch est de ceux-là. La SFIO ne lui a jamais pardonné d'avoir réprimé les mouvements insurrectionnels de 1947-48, les socialistes d'Epinay d'avoir dénoncé la main basse d'une coterie sur la gauche démocratique, la droite d'avoir été l'homme fort d'une IVe République instable sans parier du Parti communiste accréditant la légende selon laquelle il aurait fait " tirer sur les ouvriers ". Réduit à la caricature d'un socialiste réactionnaire, Moch, polytechnicien, soldat de deux guerres, a néanmoins marqué son siècle : député presque sans discontinuer de 1928 à 1967, il est secrétaire général du gouvernement sous le Front populaire, résistant, ministre des Travaux publics, de l'intérieur et de la Défense entre 1945 et 1951, rappelé à l'Intérieur en 1958, diplomate chargé du désarmement à l'ONU de 1951 à 1961. Ses idées ont tout pour déranger : il ose lier technique et politique, relativiser le marxisme, se méfier de l'Allemagne, préférer le pont au tunnel sous la Manche, dénoncer les expérimentations nucléaires, proposer une solution originale au conflit algérien, prôner le désarmement pendant la Guerre froide, exiger le service public minimum en temps de grève... Obsédé par l'idéal de Jaurès et Blum, technicien qui a mis son action en accord avec sa pensée, défenseur des libertés, adversaire des lois d'exception et champion de l'autorité de l'Etat, opposant à Mollet, ennemi de Mitterrand, serviteur de la science depuis l'âge des aéroplanes jusqu'à celui des missiles intercontinentaux, Moch, personnalité hors du commun, est un homme méconnu à découvrir.