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Février 1848 : exaspérés par la tuerie dont sont victimes ceux qui, à Paris, manifestaient pour la liberté de réunion déniée par le gouvernement, les ouvriers deviennent maîtres de la rue. Sous leur pression, quelques personnalités forment un gouvernement provisoire et proclament la république. Louis Blanc, qui s'est joint à ce gouvernement, lui fait publier un décret dans lequel celui-ci "s'engage à garantir du travail à tous les citoyens". Car si les ouvriers veulent la république, ils la veulent non seulement démocratique - c'est-à-dire fondée sur le suffrage universel - mais aussi sociale. Pour assurer la survie de la masse considérable des ouvriers au chômage, mais aussi pour les encadrer, le gouvernement crée des ateliers nationaux. A fin avril, rien qu'à Paris, le nombre d'ouvrières et d'ouvriers enrôlés dans ces ateliers dépassaient les 100000. Mais l'assemblée constituante qui se réunit début mai est dominée par les forces conservatrices. Elles voient de telles concentrations ouvrières, échappant à la tutelle patronale, comme une aberration et une menace. Orchestrant une campagne de calomnie haineuse, avant même de décréter la fermeture des ateliers nationaux, elles préparent leur dispersion. Le 23 juin 1848, confrontés à la perspective de la déportation, d'une misère encore plus grande, les ouvriers redescendent dans la rue et dressent des barricades. Il faudra quatre jours de lutte acharnée, faisant plusieurs milliers de morts, pour que l'armée se rende maîtresse des quartiers ouvriers.
Dans ce livre publié en 1880,Victor Marouck, journaliste et militant socialiste, rappelle les causes immédiates de l'insurrection parisienne, en raconte le déroulement, la répression massive et largement aveugle qui l'accompagne et qui la suit. L'espoir d'une république démocratique et sociale a été noyé dans le sang. La république conservatrice ne lui survivra pas longtemps, les ouvriers ne se mobiliseront que bien peu pour la défendre lorsque Louis-Napoléon Bonaparte l'abolira. Au-delà des faits et de leur cruauté, les journées de juin 1848 ont révélé à tous la faille irréductible qui, quel que soit le régime, sépare les gouvernants, même démocrates, même radicaux, de ceux que l'exploitation et le chômage condamnent à la misère.