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Symphonie historique, érotique, Jours d'Alexandrie nous immerge dans la première moitié du XXe siècle. Où qu'ils soient, ses multiples personnages gardent un lien viscéral avec Alexandrie, Babel des temps modernes. Trois figures emblématiques en sont les chefs d'orchestre : Antonis Hàramis, le Grec issu des milieux pauvres d'Athènes, devenu l'industriel du tabac le plus riche d'Égypte, Élias Khoùri, le " Libanais " manipulateur et polyglotte, et Yvette Santon, sa complice, une femme libre d'origine française... Chronique de trois générations, chacune épouse une période de l'histoire mondiale, jusqu'à l'accession au pouvoir de Nasser et les nationalisations qui s'ensuivent... Dimitris Stefanàkis est né en Grèce en 1961. Ses traductions - Bellow, Updike ou Mérimée -, comme ses romans ont enthousiasmé les lecteurs. De Jours d'Alexandrie, il écrit : " Au cours des premières décennies du soc' siècle, alors qu'ils s'adonnaient aux plaisirs terrestres et spirituels, les Alexandrins ont réussi à ériger une cité occidentale au coeur de l'Orient, à mener une vie hors des "normes", ensemencée par tous les courants de l'avant-garde européenne. J'ai tenté de mettre en exergue ce miracle d'un quotidien inscrit dans un univers multiracial harmonieux au cours d'une période qui commence à l'aube de la Première Guerre et se termine au début des années soixante. Alexandrie est ainsi le kaléidoscope où l'on observe la montée et la chute du fascisme et du nazisme, le déclin des empires navals, l'émergence du chauvinisme et certainement la genèse des problèmes qui secouent encore le Proche-Orient. On voyage de Constantinople à Marseille, en passant par Smyrne, Athènes, Paris, Berlin, Munich, car Alexandrie figure le tableau vivant du siècle dernier. Ce fut la patrie perdue d'esprits internationalistes de toutes origines, le parfum extatique de la Méditerranée. J'ai souhaité transmettre une atmosphère pour que le lecteur perçoive quelques vignettes et, peut-être, l'âme d'un monde englouti depuis très longtemps ".
Ce roman a reçu le Prix Méditerranée étranger 2011. Jours d'Alexandrie se déploie sur les soixantes premières années du XXe siècle, du début de la Première Guerre mondiale à la nationalisation du Canal de Suez. Saga urbaine et familiale, épopée des diasporas, les personnages gardent, où qu'ils soient, un lien viscéral avec leur ville, Alexandrie, Babel des temps modernes. On ne peut s'empêcher de songer au Quatuor d'Alexandrie de Lawrence Durell. Trois figures emblématiques se détachent : Antonis Hàramis, le Grec chef de famille, issu des milieux les plus pauvres d'Athènes, devenu l'industriel du tabac le plus important d'Egypte, Elias Khoùri, "le Libanais" distant, manipulateur, polyglotte, incarnation de l'internationalisme alexandrin, point de jonction de tous les personnages. Et Yvette Santon, Française au caractère bien trempé, agent secret des Anglais. Autour d'eux gravite une pléiade d'acteurs d'origines et de conditions très diverses. Mais au-dessus de tout et de tous, Alexandrie, impériale, observe les fortunes qui se nouent et se dénouent, et la marche du temps. Jours d'Alexandrie est imprégné d'une ironie subtile, presque tragique, vis-à-vis des multiples destins et à l'égard d'Alexandrie elle-même ; roman-fleuve historique, érotique, politique et socialo-urbain, il est le palimpseste d'une époque où l'aventure, l'inventivité et l'amour de la vie étaient élevés au rang d'idéal parce qu'elle sentait, déjà en soi, les germes de la décadence et du désastre. http : //www. youtube. com/watch ? feature=player_detailpage&v=R7I-9nDYGW0
Dimitris Stefanàkis est né en Grèce en 1961. Son premier roman, Jours d'Alexandrie, paru aux Editions Viviane Hamy, a obtenu le Prix Méditerranée étranger 2011.