D'une admirable fidélité à soi-même et à l'écriture, Jean-Pierre Abraham (1936-2003) n'aura guère eu le désir de se consacrer professionnellement à son métier d'écrivain mais n'aura rien perdu en route, au prix sans doute de l'ordinaire bonheur de vivre : " dès qu'on a ce souci (le souci d'écrire) - et je sais bien que je dois l'avoir - c'est fichu, on est obligé d'avoir du recul, de se retirer dans l'ombre pour regarder la lumière.
Pour la dire, cette vie-là, il faut en quelque sorte en porter le deuil " (Lettre à André Dhôtel, 1956). Yves Marion (1936-2007), peintre de l'école de Rosny, passa deux ans à l'île de Sein (1961-1963) où il connut Abraham, avant de s'installer à Douarnenez et d'y nouer une amitié durable avec Georges Perros qui écrivit de lui : " Tous ses tableaux ont quelque chose dans la peau et quelqu'un. " Peintre de la mer et de la vie portuaire, il poursuivit sa carrière à Nantes, en Allemagne et en Italie.