L'oeuvre de John Webster est un champ de mines et The Duchess of Malfi ne fait pas exception. Souvent jugée sanglante, sadique, artificielle dans sa... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
26,00 €
Expédié sous 8 à 17 jours
ou
À retirer gratuitement en magasin U entre le 20 novembre et le 27 novembre
L'oeuvre de John Webster est un champ de mines et The Duchess of Malfi ne fait pas exception. Souvent jugée sanglante, sadique, artificielle dans sa construction dramatique et trop systématiquement portée sur le sensationnel, elle a toutefois été totalement réhabilitée de nos jours, au point qu'elle est désormais saluée comme le plus grand drame de la période dite jacobéenne. La désorientation des personnages, l'humour noir de Bosola, les décalages temporels, les nombreux emprunts, le mélange des styles sont en effet moins considérés comme des défauts que comme une forme de déconstruction du genre populaire de la tragédie de vengeance, qui est ici mêlé à ceux de la tragédie domestique et de la tragicomédie. Considérée comme un "diamant noir" (Fabienne Farge, Le Monde), La Duchesse serait un texte précurseur annonçant le théâtre de la cruauté d'Antonin Artaud et le théâtre de l'absurde de Beckett, Ionesco et Pinter sans parler du fameux Marat-Sade de Peter Weiss. Webster met en scène une femme courageuse et déterminée, une veuve décidée à braver les interdits et les usages de son temps et de son rang et qui décide de se remarier en épousant son intendant, Antonio, en dépit des menaces proférées par ses deux frères, Ferdinand, duc de Calabre, et le Cardinal. Comme il était peu fréquent, à l'époque, d'accorder la place centrale à un personnage féminin, Webster se voit donc crédité de sympathies féministes et anti-patriarcales. Malgré les critiques dont il a été l'objet par le passé, ce théâtre du sang et du sexe séduit donc de nos jours par ses côtés subversifs et par sa violence, faisant de cette tragédie singulière une oeuvre "postmoderne" avant la lettre.