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Célébrer et commémorer les morts pour critiquer les vivants et la société, telle est la signification des comportements, des discours et des pratiques des jeunes des milieux urbains au Zaïre. Les funérailles sont devenues, pour eux, le lieu et le moyen par excellence d'actualisation de la crise de la redistribution et du placement social dont ils sont les principales victimes, dans un contexte socio-politique où les mécanismes traditionnels d'intégration sont en dysfonctionnnement et où la tontine situationniste érigée par le président Mobutu est dans l'impasse.
L'organisation des funérailles qui depuis toujours incombe au pouvoir gérontocratique semble être devenue l'apanage des jeunes. Ceux-ci récupèrent à cette occasion les chants, les mélodies et les discours politiques, religieux ou autres et les dotent d'un sens de dérision ou leur réservent un autre signifié. Ils tirent parti de cette circonstance (obligée) pour mettre à nu les dysfonctionnements de la société zaïroise, en instruire le procès et développer deux formes de contestation organsiationnelle et symbolique. A partir de la marge, les cadets sociaux se sont aménagé un espace du dire pour se faire entendre des aînés sociaux et investir ainsi le centre socio-politique.
Ce livre, de lecture aisée (à la fois par la qualité de la présentation et la clarté du style) et qui repose sur une excellente enquête de terrain, est remarquable par l'originalité de son thème. C'est en effet la première fois qu'un chercheur africain traite le sujet de la mort sous cet angle. L'articulation entre la jeunesse, le pouvoir et la mort est faite avec beaucoup de bonheur.
Les anthropologues et les sociologues ne peuvent que se réjouir des perspectives qui se dégagent de cette étude.