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En rassemblant ses textes critiques, comme il l'avait fait dans un premier Inventaire, l'auteur dresse un bilan de l'itinéraire intellectuel qu'il a suivi depuis une quinzaine d'années. Deux thèmes principaux occupent sa réflexion : l'écriture, comme théorie toujours à remettre sur le chantier, mais aussi comme pratique singulière, repérable à travers quelques grands exemples romanesques ; la politique, comme "lieu commun", de dialogue et de lutte, où se joue un autre avenir culturel. Solitude ou solidarité, répétition ou changement : à mesure qu'on s'avance dans ce double univers, on s'aperçoit que les deux démarches, apparemment si éloignées, se rejoignent. La même volonté d'exactitude les commande, le même souci d'assumer jusqu'au bout la tâche de l'écrivain et celle de l'homme situé, daté qu'il est aussi. Qu'il parle de "l'oeuvre" dans ses rapports avec le discours psychanalytique ou philosophique, qu'il "lise" Balzac ou Beckett, Fromentin ou Nathalie Sarraute, qu'il s'interroge sur le statut social de l'auteur, sur les objectifs de l'action culturelle ou sur la fonction de "l'écrivain public", Bernard Pingaud n'apporte pas de certitudes. Il s'efforce seulement de rendre un sens au mot, trop décrié, de responsabilité.