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Biarritz. La plage de la côte des basques, à l'équinoxe de printemps. Un garçon de trois ans regarde son grand-père jouer à lancer des bouchons avec sa canne-épée. Le vieil homme est habile. Son petit-fils, admiratif. Sollicitée par l'exercice, la partie de la canne qui porte l'épée se détache soudain, frôlant dangereusement l'entant. Au loin, sise sur son rocher, la villa Belza, une des folies les plus célèbres de Biarritz. Ayant perçu le (langer, deux femmes font irruption et s'emportent (levant l'imprudent. Elles remémorent dans la menace présente d'autres drames anciens, familiaux, locaux, nationaux, mondiaux, qui scandent leur histoire depuis le XVIIIe siècle. La villa Belza, à l'horizon, fait mémoire des splendeurs d'une ville et de son assombrissement, du destin tragique d'un prince russe qui fréquenta la demeure au moment de son éclat. Cette réminiscence locale s'ouvre sur la mémoire d'une généalogie familiale, ascendante et descendante, et débouche sur la remémoration du monde et des mondes. Plus qu'un souvenir, ce survenir fait échapper ce texte à tout genre littéraire. Ni roman, ni essai, ni histoire, il est un style se désaltérant aux sources de la coutume, du conte, de la légende. Ainsi Belza, sur le mode d'il était une fois, s'adresse, comme dit poétiquement, l'exergue, "à ceux qui, de naissance, tiennent leur connaissance au-dessus du savoir".