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"Questionner la modernité de Gide, c'était donc aborder plusieurs axes, impliquer l'histoire littéraire de son temps, suivre les attitudes - action et réaction - du jeune auteur, de celui qui salue, avec une véritable ferveur, la "modernité" du Paris de l'Exposition universelle de 1900, qui comprend combien la "nouvelle" littérature (H. G. Wells, R. L. Stevenson, Dostoïevski, Claudel et Valéry) risquera de bousculer les valeurs établies (Anatole France, Maurice Barrès). C'était revisiter quelques-unes de ses découvertes originales - Nietzsche, Thomas Carlyle, Blake (qu'il a traduit) -, réexaminer la courbe de sa propre oeuvre poétique, scénique, romanesque, étudier ses relations avec les milieux littéraires, français et étrangers, sans pour autant négliger ses très nombreuses impressions de lecture, ni son infatigable activité d'épistolier, de critique, et d'observateur vigilant. Et c'était ne pas perdre de vue quelques-unes de ses faiblesses, de ses oublis, de ses partis-pris. Connaître les enjeux qui ont conduit Gide à être un écrivain délibérement "moderne" demandait de reconnaître les limites de "sa" modernité. Nous sommes heureux d'offrir au public ce bel éventail de réflexions diverses - analytiques et synthétiques, historiques et systématiques, thématiques et génériques - sur un écrivain qui n'a pas fini de dire son dernier mot". Robert Kopp, Peter Schnyder.
Actes du colloque international organisé en octobre 2001 par le Centre de recherche sur l'Europe littéraire (Mulhouse), en collaboration avec l'université de Bâle.