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Dès les premières lignes, on sait qu'on est en bonne compagnie. C'est un exercice périlleux de parler des auteurs que l'on aime, que l'on chérit. Il faut s'élever bien sûr, mais garder une certaine distance pour éviter la chute icarienne. Un mélange de ferveur et d'humilité, dont le dosage est subtil. Trop de l'une ou de l'autre peut faire boiter le texte, et la lecture amoureuse se boursoufle ou se ratatine. Christophe Thiébault n'assène pas "son" Perros : il l'offre. Il faut dire que Perros est de ces auteurs, rares, qui, à l'instar d'Henri Calet, Valery Larbaud, Joseph Delteil, Alexandre Vialatte ou Emmanuel Bove, par exemple, décrètent d'emblée une sympathie entre deux lecteurs qui se rencontrent pour la première fois. On se sait en terrain connu, on se sent en confiance. C'est un écrivain, une oeuvre qui agit comme un signe de reconnaissance. Une main tendue, ce "signe fraternel" dont parle Christophe Thiébault. (extrait de la préface)