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Les crises et les peurs écologiques ont souvent suscité des tentatives de refondation complète de notre système politique, visant à substituer un fondement " écologiste aux idéaux individualistes et humanistes du libéralisme ; mais faute d'en dérouler jusqu'au bout les conséquences théoriques, ces efforts ont plutôt contribué à enfermer la pensée écologiste dans une sorte de ghetto qu'à l'imposer comme alternative crédible. Cet ouvrage propose une approche différente : au lieu de formuler un diagnostic de l'état de la planète, de passer en revue les malheurs du temps, il part d'une analyse de la manière dont notre système politique libéral traite les questions écologiques, et met en évidence les limites " politiques " de ce traitement ; puis il recherche dans les ressources théoriques de la philosophie contemporaine les outils qui pourraient permettre de dépasser ces limites. Cette confrontation entre des pensées normatives qui se présentent comme généralistes, et cet ensemble particulier de problèmes que constituent les crises écologiques, révèle ce qu'il y a de contingent ou de parcellaire dans notre manière de penser les problèmes collectifs - finalement exhibe ce qui manque à nos " normes " communes pour aborder sereinement les questions que nous pose aujourd'hui la " nature ".